L'éco-réhabilitation des zones pavillonnaires ou comment créer de nouveaux bouts de ville ?

Publié le par Anne-Sophie POUZOLS

Dans le sondage CSA-EGIS ( Les lotissements périurbains seront les bidonvilles du futur ), les élus ont repéré deux éléments qui me paraissent essentiels à développer et qui aujourd'hui entrent parfaitement dans leurs compétences :

  • réhabiliter les logements (consommation énergétique, accessibilité),
  • offrir les avantages de la ville à ces quartiers périphériques et ainsi recréer un "bout de ville".

Ces démarches complémentaires permettent d'améliorer considérablement le quotidien d'une population progressivement isolée du développement des villes.

 

Réhabiliter les logements : adaptation du lieu au niveau des nouvelles exigences environnementales et sociales

Les logements des zones pavillonnaires ont souvent été construit rapidement et avec de faibles moyens.  Un manque d'entretien régulier crée rapidement un bâti en mauvais état. De plus, une grande partie de ces logements ont été construits avant la première norme énergétique de 1974 et ne possèdent donc pas d'isolation minimum. 

Ces logements nécessitent donc souvent une réhabilitation complète d'un point de vue énergétique afin de compenser une construction médiocre : isolation, double ou triple vitrage en fonction de l'exposition au bruit, bonne aération, voire installation de sources d'énergie renouvelable (pompe à chaleur, chauffe-eau solaire, ...). Beaucoup de solutions sont facilement adaptables à ce type de construction et chaque travaux donne de la valeur à ces biens et améliore la qualité de vie de ses habitants. 

 

De plus, ces logements n'ont jamais été pensé pour le vieillissement de sa population alors que cette situation est de plus en plus fréquente. Maison à étage, petites marches à l'entrée, pente importante pour accéder à l'entrée : les obstacles sont courants et nécessite des travaux plus ou moins lourds. Des aides de financement existent mais sont souvent mis en place trop tard alors que les travaux d'adaptation d'un logement sont d'autant plus efficaces qu'ils ont été pensé bien en amont des besoins principaux. 

Une sensibilisation des communes aux adaptations courantes ainsi qu'une mise en avant des nombreuses sources de conseil existantes peuvent permettre une adaptation rapide du logement et un développement du confort.  Le fait que les élus ne peuvent prendre la décision de réaliser des travaux à la place des propriétaires ne doit pas empêcher une réflexion ainsi qu'une sensibilisation accrue de ces propriétaires. 

 

L'intégration des zones pavillonnaires dans la dynamique urbaine 

Intégrer les zones pavillonnaires à l'urbain c'est apporter à ces quartiers mono-fonctionnels les caractéristiques d'un quartier vivant et adapté : transports en commun, commerces et services de proximité, accessibilité, ...

 

Au-delà de densifier les zones pavillonnaires, il s'agit d'apporter à leurs habitants une offre minimale de services, qui se trouvent souvent éloignées du lieu de vie. Associées au vieillissement et à l'appauvrissement de ces populations, l'enclavement par rapport aux zones urbaines peut apparaître comme un handicap majeur.

 

Les communes et intercommunalités prennent conscience de l'importance des transports en commun et améliorent le réseau accessible à ces quartiers. Néanmoins, le manque de centralité caractéristique de ces zones rend une optimisation de l'offre plus délicate. 

 

C'est bien cette centralité qui semble manquer à ces quartiers, tournés exclusivement vers l'habitat individuel et le cocon familial. Créer un point de centralité peut s'avérer essentiel, autour d'une école, d'un café ou d'un petit commerce. Quelques commerces de proximité, des services médicaux et sociaux (médecins, infirmières, soins à domicile) peuvent être développer sur une parcelle unique sous forme d'un petit collectif rassemblant des services cohérents et complémentaires. L'exemple des maisons de santé rurales est d'ailleurs intéressant à mettre en valeur. 

 

Ces quelques idées peuvent facilement entrer dans une réflexion d'ensemble sur une commune et ainsi permettre d'inclure les zones pavillonnaires dans les dynamiques de développement et d'aménagement de la ville. La réflexion doit s'appuyer sur les études nombreuses réalisées dans les quartiers d'habitat social, car les problématiques sont de plus en plus proches en termes économiques et urbanistiques. 

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